Le pourquoi du comment de la belote.
Son histoire, ses évolutions et les manières de la pratiquer, Contrée.org vous propose d’en découvrir un peu plus sur ce jeu de cartes.
Des origines lointaines
Désormais « jeu national français », comptant quelques millions d’amateurs, la Belote tire son origine du Nouveau Monde. En effet au début du siècle, les cafés de Châteaudun de Paris étaient sillonnés par des voyageurs issus du commerce, spécifiquement de celui des diamants avec les hollandais venant des États-Unis. De là, les uns ont initiés les autres, et sous peu le jeu connait une véritable renommée populaire. In fine, d’autres jeux déjà pratiqués en Europe se mêlent à la Belote, notamment le Jass hollandais et helvétique, le Glabnass de Hongrie, le Schnapsen des Autrichiens ou encore le Smoosejas en Flandre.
Tandis que le bridge connait des débuts aristocratiques puis finit par se répandre parmi les masses, la belote quant à elle, suit le chemin contraire. Elle débute entant que jeu de café pour devenir jeu de famille et de salon. De nos jours la belote n’est plus ce que l’on pourrait qualifier à tort de la belote des retraités, effectivement partout à travers la France on voit se multiplier concours ou tournois réunissant des beloteurs de tout âge. La belote est ce faisant un loisir actif d’où se dégage une atmosphère des plus conviviales. La preuve en est que des joueurs de jeux que l’on peut qualifier de plus élaborés comme le bridge ou le tarot ont une image de la belote qui lui est très favorable.
Les règles dans les grandes lignes
De manière succincte, une équipe de deux joueurs en affronte une autre. Une fois l’Atout désigné chacun détient huit cartes à jouer et l’équipe remportant le plus grand nombre de points gag,e le coup. Contrairement au bridge, ce n’est pas le nombre de levées qui compte ; mais l’addition de la valeur des cartes qui s’y trouvent. S’y ajoutent également les points donnés par les combinaisons annoncées en début de jeu et les primes.
Toutefois l’ordre et la valeur des cartes ne sont pas les même en atout que dans les autres couleurs voilà là seule subtilité tangible mais très vite surmontée. C’est cette petit difficulté qui a fait le parallèle entre la belote et quelques jeux plus anciens. De fils en aiguilles, certains joueurs, accoutumés aux usages locaux interprètent mal quelques points de la règle. Il ne s’agit pas de donner raison à l’un ou tort à l’autre, mieux vaut convenir avant le jeu de la clé à adopter. Dans ce genre de cas il apparaît donc bon de signaler les autres options possibles.
Les pré-requis du jeu : Comment être le meilleur joueur ?
Il est dit que si ce jeu comportant relativement peu de carte et rapide, serait le bon moyen de mettre en avant les avantages les qualités déjà exercées dans d’autres jeux qui deviendraient alors de véritables atouts. Le jeu requiert de l’attention, une mémorisation attentive des cartes et surtout de la réflexion dans les choix des tactiques à adopter, le côté technique n’est donc pas à négliger!
En comparaison à d’autres…
Bien évidemment il est possible de classer les jeux en fonction du talent respectif que nécessite leur pratique. Beaucoup ont pourtant tort de voir le jeu de dame comme un « parent pauvre » des échecs, ou une divergence similaire entre la belote et le bridge. Alors que si ce dernier a transmis quelques uns de ses attributs à certaines belotes c’est pour mieux en renforcer la longévité et la richesse de ce jeu populaire, ne dit-on pas d’ailleurs que l’on ne prête qu’aux riches?
Les variantes de la belote : Diverses façons de la jouer
D’après la pratique il est observé qu’un connaisseur s’en tient tout bonnement au jeu qu’il a adopté et dont il maîtrise les ruses et astuces. Ce faisant, la découverte d’une variante qu’il est susceptible de trouver à son goût ne peut être pour un joueur digne de ce nom qu’une bonne chose.
Quelques unes des nombreuses variantes :
- la belote simple tout d’abord, jouée à quatre, chacun pour soi
- le jeu à deux ou à trois, que l’on retrouve dans d’autres variantes
- la belote coinchée/contrée qui fait ravage dans certaines régions
- la belote moderne qui s’inspire en partie du bridge ( ainsi la belote bridgée devient selon certaines expressions un bridge beloté)
- la belote à la découverte qui peut surprendre
- la belote à l’américaine
- la belote à la vache
- la belote de comptoir, assez extrême, qui tient plus du poker !
De surcroît la différence ne tient bien souvent qu’à un fil, à un petit détail de la règle qui se trouve changé, ce qui néanmoins aura des effets et non des moindres sur la tactique qu’il faudra donc adapté. Dés lors, le jeu a deux (ou à 3) pousse donc à opérer selon une stratégie nouvelle, qui diffère de celle du jeu classique. Ces variations de règles ont une double finalité: rendre le jeu à la fois plus rapide et plus équitable en amenuisant considérablement la part due au hasard.
En musique et en images
1925 est l’année qui marque définitivement le succès de la belote avec la chanson La Belote de Maurice Yvain écrite par Albert Willemetz et Charles Carpentier. Ce faisant, on trouve rarement depuis plus de cinquante ans un accordéoniste n’ayant pas cette chanson célèbre en tête de son répertoire ! Il s’agit tout bonnement d’un tube.
Bien des artistes ont consommé les cartes en passant par des Petits joueurs de cartes de Le Nain aux célèbres joueurs de Cézanne, ou encore par J.-B. Chardin Chardin, George Braque, Fernand Léger et bien d’autres encore. Néanmoins l’image forte qui l’emporte nous vient de la scène et de l’écran avec « tu me fends le cœur !», l’inoubliable réplique de Raimu dans la partie de carte de Marius de Marcel Pagnol. Et comme de coutume le principal intéressé s’avère être le dernier à saisir l’insinuation.
Et sachez que la règle n’interdit en aucuns cas les partenaires après une partie perdue de méditer sur les fautes de chacun!